Campagne Américaine : Obambi c’est fini

L’espoir et le changement, grands principes de la campagne de 2008, ont été renvoyés au placard. Obama change de tactique, en 2012, place aux clashs. Le débat sur la crise de l’emploi qui divise Obama et son challenger Mitt Romney, dérive depuis quelques jours sur leurs histoires personnelles.
Quelqu’un a du rappeler à Barack Obama que la meilleure des défenses était l’attaque. Avant de se faire épingler sur son bilan – le chômage reste supérieur de 3 points par rapport aux taux de 2008 – le Président sortant choisi de niaquer les mollets de Mitt sur son passé de financier (aucune histoire de femme de chambre ici). Mitt Romney, qui a fondé le fonds d’investissement Bain Capital dans les années 90, serait tout sauf un robin des bois. Un groupe d’anciens employés licenciés suite à l’attribution de leur usine aux mains de Bain Capital témoignent dans les dernier spot de campagne démocrate. Ils révèlent la face caché du « vampire » Romney « destructeur d’emplois » et assoiffé de profits. En face, Mitt Romney  fonde sa crédibilité sur son expérience. En tant qu’ancien gouverneur du Massachusetts, et homme d’affaire averti, le candidat mormon sait ce qu’est le business. Day 1, son clip de campagne le voit déjà élu. Dans cette hypothèse, ses priorités seront la construction de l’oléoduc Keystone entre le Canada et les Etats-Unis (sujet hautement polémique chez les Ecologistes), la réduction des impôts des entreprises, et l’annulation de la réforme du système de santé. Une ébauche de programme qui suscite de vives réactions sur la Toile locale. Et quand Obama monte au créneau, Romney riposte en soulignant les dissonances au sein du parti démocrate. Cory Brooker, maire démocrate de Newark avait en effet cru bon de commenter la campagne, en la qualifiant « d’écœurante » des deux côtés. Qu’importe les divisions, Barack rame sur son argument maître. Lors d’une conférence de presse, il fait remarquer qu’investisseur et président sont deux métiers différents : « Etre président, ce n’est pas diriger une société de capital-investissement. Il ne s’agit pas de  seulement de dégager le maximum de profits, mais de faire en sorte que chacun ait sa chance, de penser à ces travailleurs licenciés et à la manière de financer leur reconversion ». Barack Obama auto-crédite la validité de ses attaques : « La raison pour laquelle ces arguments sont valides pour la campagne, c’est que mon adversaire, le gouverneur Romney, vante son expérience dans les affaires comme son principal atout pour devenir président. (…) Si votre principal argument pour faire croître l’économie est que vous saviez comment faire gagner beaucoup d’argent aux investisseurs, vous ne comprenez pas ce dont il s’agit dans ce poste ». Obama a choisi d’attaquer son adversaire là-même où Sarkozy attaquait Hollande, sur son inexpérience. Une stratégie qui n’est pas des plus successful apparemment. De plus, en 2008, Bain Capital avait généreusement contribué au financement de sa campagne. Alors cher Barack, si tu veux être réélu, cesse de taper sur ceux qui t’ont élu il y a quatre ans, et recentre le débat. Yes, you can ?