Comment les préoccupations des français feront perdre Sarkozy

À moins d’un mois du premier tour, le débat se recentre sur l’insécurité et l’immigration, là où Sarkozy est sur-rodé. Pourtant en tête des préoccupations des Français on retrouve le pouvoir d’achat, le chômage et la croissance économique : les trois points désastreux au bilan du quinquennat.
Tout va bien pour Nicolas Sarkozy « Je pense que nous sommes sortis de la crise financière ». Le jour même, il annonçait que la nouvelle augmentation du chômage était moins importante que la fois précédente : « Les chiffres de ce soir manifesteront une amélioration de la situation avec une baisse tendancielle de l’augmentation du nombre de chômeurs. Cette augmentation sera assez modérée » . Quelques heures plus tard l’INSEE indiquait que la France comptait 20 400 chômeurs de plus qu’en janvier soit 4,28 millions inscrits au chômage. Pour l’augmentation modérée, avec un 1 million de chômeurs de plus qu’en 2007, on cherche encore.

Recordman du chômage

Premier problème. Derrière ce chiffre officiel, on oublie de compter les presque chômeurs, les catégories D et E (en contrats aidés, en formation, stagiaires, en maladie …) qui ne sont pas tenus de rechercher un emploi. Si on fait la somme de toutes les catégories confondues, en réalité 4,9 millions de français sont au chômage, soit 9,9% de la population active. Et c’est un nouveau record. Pourtant il y a cinq ans, Nicolas Sarkozy promettait  le plein emploi : « Si on s’engage sur 5% de chômeurs et qu’à l’arrivée il y en a 10, c’est qu’il y a un problème. C’est un échec, et c’est aux Français d’en tirer les conséquences ».

Copier ses voisins

Deuxième problème. Pendant qu’on maquille nos chiffres, les Etats-Unis (8,3%) et l’Allemagne (5,5%) sortent des chiffres historiquement bas. Mais avant de sauter dans un avion pour Berlin ou Los Angeles, je te conseille cher lecteur de sortir ta Casio. Avant la crise, 1,2% des embauches aux Etats-Unis étaient au salaire minimum (7,25$ par heure), alors qu’elles concernent aujourd’hui plus de 35% des embauches. Si tu veux faire partie de la middle class, (gagner 70 000$ par an), il te faudra donc travailler 26,4 heures par jour pendant 365 jours. D’un coup, ca calme. Aussi, la méthode du travail pas cher montre déjà ses limites : sur 12,8 millions d’Américains sans emploi en février, 43% n’ont pas travaillé depuis plus de six mois. En France on n’y est pas encore mais on en prend le chemin : entre 1985 et 2012, la proportion des emplois sous statut précaire (CDD, Intérim et apprentis) a doublé, ils représentent aujourd’hui 12% des contrats de travail. Deuxième préoccupation des français, le chômage sera l’enjeu de l’entre deux tours, quand les prochaines statistiques de demandeurs d’emploi tomberont.

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