La saison des séries venant de se clôturer aux Etats-Unis, c’est l’occasion de faire un petit bilan d’une année plutôt rare en satisfactions marquée par la fin de Lost et 24, la déliquescence de certains shows, mais aussi l’apparition de quelques séries qui valent le détour ou dont il vaut mieux se détourner. Pour ceux qui n’auraient pas vu les derniers épisodes de Lost et 24 et qui voudraient le faire, mieux vaut détourner le regard.
Jack Bauer, Jack Shepard : deux personnages que l’on a suivi assidument depuis le début des années 2000 viennent de nous quitter sur des notes bien différentes. Et c’est parti pour un previously on 24 où l’on quitte un Jack Bauer en roue libre.
Tu nous manqueras Jack…
Le nouvel amour de sa vie (on y reviendra) a été froidement assassiné et notre american hero pète un boulon. Pour la venger, il va s’en prendre aux dignitaires russes qui ont aidé les dissidents kamistanais (un pays qui ressemblerait vaguement à un mix entre le Pakistan, l’Iran et la Palestine) à perpétrer une tentative d’attentat à New-York et à assassiner le courageux président du Kamistan (on ne fait pas dans la demi-mesure dans 24) qui s’apprêtait à signer un accord de paix avec la présidente des U.S.A., qui décide pour sa part de couvrir l’implication des Russes pour préserver l’accord cité précédemment sur les conseils de Charles Logan, le président destitué qui avait fait assassiné Barack Obama, pardon David Palmer. Un joyeux bordel donc. Mais au final, c’est ce qu’on a toujours aimé dans cette série, des intrigues à la mord moi le nœud, totalement invraisemblables et surréalistes, une narration boostée au pot belge et surtout ce plaisir jouissif de voir Jack Bauer dégommer à lui seul l’intégralité d’une armée par épisode, voir de deux s’il est en grande forme. Si notre héros n’est pas allé aux toilettes une seule fois en huit années de bons et loyaux services, on a par contre appris combien de temps il lui fallait pour faire quelques galipettes avec sa bien-aimée. Et le résultat tant attendu est quinze minutes. On imagine que les scénaristes ont du se creuser la cervelle pour répondre à cette question existentielle.
Tu ne nous manqueras pas Jack…
Des réponses, c’est justement ce qui nous a manqué dans Lost. Quoi que, ce n’est pas vraiment leur manque qui a fait défaut à cette fin de série calamiteuse, mais plutôt la façon dont elles ont été apportées dans une espèce de foutage de gueule généralisé. On a eu l’impression tout au long de cette sixième et dernière saison que les scénaristes naviguaient à vue, voulant donner aux fans les réponses qu’ils attendaient. Mais comment peut-on répondre à une somme immense d’interrogations posées en cinq années en 17 petits épisodes à la narration et la réalisation mal maîtrisée. Au final, les plus perdus n’étaient pas forcément la troupe de personnes paumées sur cette île aux mystères plus abscons les uns que les autres, ni les spectateurs, mais peut-être les scénaristes de Lost qui n’ont pas su terminer une série qui aura malgré tout, comme ceux de 24, révolutionné le système narratif en vigueur jusque là. Du temps réel aux sauts dans le temps et l’espace, il n’y a finalement qu’un pas qui a allégrement été franchi en cette première décennie du XXIe siècle, qui aura été marquée par deux shows chronophages, qui s’ils sont inégaux sur la durée, auront définitivement bouleversés notre manière d’appréhender la petite lucarne.
Ah… on me fait savoir dans l’oreillette que mon temps de parole est écoulé. Rendez-vous donc la semaine prochaine pour la suite du bilan de cette année