Vous êtes-vous déjà posé la question de ce que signifiait le terme « Indé » que disquaires et critiques ont pris soin de coller sur un certain nombre de vos albums préférés ?
Avez-vous déjà eu la révélation qui vous a permis d’embrasser d’un regard l’ordre suprême qui se cache derrière ce chaos fait de groupes tous plus différents les uns que les autres ? Si la réponse est non, alors ouvrez grand vos oreilles, Alcoholic Faith Mission a peut-être la solution.
Malgré leur nationalité Danoise, le groupe est né à Brooklyn. C’est là qu’un soir d’hiver, où l’alcool avait eu raison des deux membres fondateurs, l’étincelle est devenue lumière. Au coin d’une rue, une gigantesque croix en néon à la gloire d’une congrégation religieuse, les attendait. « Apostlolic Faith Mission » se transforma bien vite en Alcoholic Faiht Mission, l’aventure pouvait commencer.
Let it be the last night
Depuis cette nuit providentielle, trois albums ont vu le jour. Leur dernier opus, Let it be the last night, s’il ne met pas un terme au mystère de l’étiquette « Indé », propose un son qui pourrait se rapprocher du paradigme tant recherché.
Le disque emprunte à toute une branche récente des groupes indépendants comme Arcade Fire ou les Flaming Lips. Il synthétise une certaine tendance récente de cette branche Indé nord américaine. Les riffs de basse et de guitare sont simples et efficaces. La voix masculine est soutenue par une voix féminine fluette qui, si elle va en agacer certain, s’avère payante la plupart du temps.
Ces cinq Danois ont mis au point, un savant mélange de folk, de rock et d’éléctronica qui nous invite au spleen et à la méditation paisible des retours de soirées au petit matin. Les différentes couches sonores nous plongent dans un univers hypnotique drapé dans une délicate ambiance semi-industrielle.
Derrière ce calme de surface, bouillonnent des compositions épiques. L’énergie retenue qui transparaît dans leurs morceaux promet des concerts mémorables.
Vous avez dit indé ?
Même si Alcoholic Faiht Mission reprend d’une jolie manière quelques ficelles de la scène indépendante, impossible pour autant de résumer celle-ci à ce disque. La raison n’est pas musicale, puisque sous l’étiquette « indépendant » se cachent tous les disques (et non les groupes) qui sont produits par des labels n’appartenant pas aux majors. Le son n’a donc pas grand chose à voir la dedans.
Mais ce qui est intéressant chez ces danois c’est la compréhension du terme indépendant comme un positionnement intermédiaire entre le Mainstream de la pop culture et l’Underground. Cet entre deux leur permet d’explorer les deux univers sans jamais s’y sentir enfermé.