Partir ou rester cloués au sol ?
Aller chercher un peu de chaleur et quitter le grand froid des derniers jours pour fuir à Lisbonne est ma dernière folie. J’ai pourtant bien cru que mon départ allait être compromis avec les derniers épisodes neigeux en France. Alors que François Fillon rejetait la faute sur Météo France et que le nord du pays était bloqué, j’ai bien eu une petite sueur froide la veille de mon départ. Inutile de se plaindre, j’arrive finalement à bon port avec une heure et demie de retard et me laisse gagner par les 18 degrés ambiants dans les ruelles de la capitale portugaise.
Prenez un peu de culture et d’histoire, une pincée de gastronomie, un grain d’évasion assaisonnés d’une poignée de soleil et de musique, et vous aurez un bel aperçu de quelques jours passés dans une de nos somptueuses capitales européennes. Promis, ce week-end sera haut en couleurs et en douceurs.
La Lisbonne singulière
Bâtie sur sept collines à l’embouchure du Tage, cette ville est une véritable découverte pour moi. Bourrée de charme, pittoresque, colorée et au relief prononcé, on se perd avec joie dans ses quartiers. Je marche des heures à pied ou prends le tramway quand mes jambes fatiguent. Je suis conquise par ce lieu qui semble plus tranquille et peut être plus doux que Madrid ou Barcelone.
Du pastel au vert. Rendez-vous en haut des ruines du château de San Jorge et de ses jardins : le spot est incroyable. Depuis la grande terrasse du belvédère, mon regard balaye tout le plan de la ville. J’ai en ligne de mire le Tage surplombé par le majestueux pont du 25 avril. Je découvre les couleurs pastels des tuiles lisboètes sur le toit des immeubles et le vert des différents parcs et jardins. On s’imagine vite s’installer dans un appartement au coeur du
bairro do castelo Sao jorge. Ce quartier assez populaire de pêcheurs est un bijou à lui tout seul avec des petites merveilles à chaque coin de rues escarpées et pavées.
La balade se poursuit vers
l’Alfama qui est le centre historique. A Lisbonne, tout talon aiguille est à bânir, avis aux amatrices qui auraient voulu jouer les aventurières ! Car oui ici: vous passez votre temps à regarder où vous marchez tout en ayant la tête dans les nuages. Sublimes pavés et surprenants azulejos (carreaux de faillence) obligent, vous n’y couperez pas. Prettez-y attention.
J’arrive en fin de journée au
Bairro Alto, cosmopolite et plein de vie
. Un air d’Argentine ? Je suis surprise : cet ancien quartier populaire est en pleine effervescence et quelques ruelles me font étrangement penser au quartier de Palermo à Buenos Aires. Certaines façades sont encore défraîchies mais la pluplart ont été ravalées et sont splendides. On peut parler à son voisin d’en face tellement les ruelles sont étroites ! Boutiques hypes, design et undergrounds ont gagné du terrain : ouvrez grands les yeux !
Restaurant, café et pâtisserie
Les bars et restaurants ne sont pas en reste non plus : je cherche dans le quartier et trouve facilement où découvrir une bonne table, ultra économique et chaleureuse. Les portions sont copieuses mais je me laisse tenter par le
porco preto grillé (cochon pata negra). Un délice ! Les habitants de Lisbonne aiment faire la fête et je m’en rends vite compte. La foule remplit rapidement le quartier. Les bars sont finalement vides car tout le monde, une fois sa commande passée, profite de la douceur de la soirée pour boire et danser dehors.
Ce ne sera que le lendemain que je rejoindrai le quartier de Belem à deux pas des rives aménagées du Tage. Grand soleil et déjeuner en terrasse près du Monastère des Hiéronymites (mosteiro dos Jeronimos) et de la tour de Belém. Le cadre est superbe. Je ne résiste pas à un bon café et un dessert. Je m’empresse à l’intérieur de l’historique pâtisserie de Belem ! 90 centimes d’euros chaque gâteau, cela vaut le coup d’en prendre plusieurs et de les déguster sur place.
Lisbonne – Cascais – Sintra
Si vous avez du temps : filez à la gare de Cais do Sodré, prenez le train et descendez à Cascais. C’est en 1870 que la famille royale choisit cette petite ville comme lieu de vacances, situé à 20 kms au Nord de Lisbonne. La route est somptueuse et assez préservée compte tenu de la période de l’année. Les plages et anciens forts s’alternent un à un sur la côté déchirée de l’Atlantique. Avec les 18 dégrés ambiants, les surfeurs sont au rendez-vous et nombreux à attendre les bonnes vagues. Arrivée à Cascais, bourgade huppée avec d’imposantes demeures, je tombe sous le charme.
Je poursuis ma route en voiture vers l’intérieur des terres pour gagner le domaine forestier et protégé de Sintra. La route grimpe, se verdit, la forêt devient beaucoup plus dense et humide. Je passe rapidement par le village de Sintra pour y redescendre en fin de journée. Je préfère profiter de la lumière intense de l’après-midi pour grimper en haut de la colline. Ce lieu est assez envoûtant ! Au milieu de cette forêt, à la végétation assez folle, se cachent de somptueuses propriétés aux abords du Château des Maures. Cerise sur le gâteau… 13 kms plus loin sur la route du Couvent, j’arrive en haut du sommet des ruines de la Chapelle de la Peninha, et découvre une vue imprenable sur l’océan et le littoral. A 486 m d’altitude, ce lieu a quelque chose de magique. Certains y font même de la sorcellerie. Je quitte ce superbe point de vue juste au moment où la brume l’envahie et rejoint le centre de Sintra!
Vous l’aurez donc compris : n’hésitez pas, prenez vos billets et envolez vous pour Lisbonne, vous ne serez pas déçus. Sur ce, feliz natal a todos et à l’année prochaine !