Mercredi dernier, surprise dès le réveil. Guillon, posé mais déterminé lance dans le micro un « au revoir et merci ». Etonnement pour les 2 millions d’auditeurs qui tous les lundis, mardis et mercredis matin avaient pris rendez-vous avec l’humoriste à 7h55 sur France Inter depuis près de deux ans et demi. L’humour n’aurait-il plus la côte à la rentrée sur Radio France. Et si c’était politique ?
« Je suis peut-être vieux-jeu, mais je pense que nous sommes là pour informer« , a annoncé le président de Radio France. Humour et information ne font donc pas bon ménage – on remerciera Jean-Luc Hees, d’assumer son côté « old school », et on se gardera le droit de répondre. Et il n’y a pas que le matin, que les calambours ne passent plus.
Didier Porte, à l’antenne depuis près de 10 ans, malgré l’aigreur de Guillon à son encontre, a lui aussi été remercié des deux émissions dans lesquels il intervenait. Plus de matinale le jeudi, plus d’émission du « Fou du roi » de Stéphane Bern à la rentrée. Les fous du roi ? En voilà un bon titre, mais le roi ne veut plus rire. Le roi ce n’est pas Stéphane Bern, qui a soutenu publiquement son chroniqueur, mais plutôt les présidents, Jean-Luc Hees et Philippe Val, président de France Inter. « Informer » il vous a dit, arrêtez donc de tout prendre à la légère. Pourtant dans sa lettre de soutien aux deux humoristes, la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) rappelle que « même lorsqu’il dérange ou désarçonne, l’humour reste une expression artistique à part entière.» Une expression artistique, oui, mais c’est la crise, alors faisons la tête et puis c’est tout. La radio de service public deviendrait-elle «une radio de gauche qui licencie comme la pire entreprise de droite » comme le dit Guillon ?