Je le croyais à l’île de Ré, et c’est au Grand Journal de Canal + , puis sur On n’est pas couché de Ruquier, les deux émissions incontournables du PAF pour toute promo bien assurée, que je le retrouve. Et la liste de ce marathon médiatique ne s’arrête pas là.
L’ancien Premier ministre, Lionel Jospin, était partout ces deux dernières semaines : radio, presse, télé. Jusqu’à mardi dernier, impossible de le louper ! Un retour sous les projecteurs expliqué par la sortie d’un livre Lionel raconte Jospin aux Editions du Seuil, et d’un documentaire du même nom, réalisé par Patrick Rotman, (celui qui a également signé « François Mitterrand, le roman du pouvoir », « Chirac »), diffusé en deux parties sur France 2. Jospin y évoque sa période trotskiste, ses relations avec Mitterrand, la cohabitation avec J. Chirac.
Droit d’inventaire
D’ailleurs, de Jospin, on pourra retenir qu’il est le seul Premier ministre à gouverner 5 années sous la cohabitation, à une époque où « 2 millions d’emplois furent crées ». Et puis, Lionel Jospin, c’est aussi et surtout le chef du gouvernement des 35h00. Comme elle fut critiquée cette réforme menée par Martine Aubry ! Et même si en réalité les Français travaillent en moyenne 38h10 par semaine (sources EUROSTAT) … finalement les RTT sont très bien acceptés – surtout quand le weekend commence le vendredi midi ! Jospin tire d’ailleurs lui-même un bilan positif de son action économique et sociale.
Alors, on se prendrait à extrapoler : et si cette sur-exposition médiatique ressemblait à une tentative de retour durable sur la scène politique ? L’approche des régionales, les difficultés du PS, puis la perspective des élections présidentielle de 2012 lui donneraient-elles des idées, des envies ? Lionel Jospin s’en défend. Libre aux gens du PS de s’inspirer de son expérience, ils devront le faire d’eux mêmes ! Il le dit, il l’assure, « Il y a dans ce récit des enseignements à tirer mais les leçons, elles, doivent être tirées par les responsables actuels du Parti socialiste et de la gauche » indique l’ancien Premier ministre à l’AFP.
Et c’est peut être là que réside le problème, ce léger sentiment de malaise face à l’homme. Comment parler de Jospin, sans parler de ça ? Comment oublier ce fâcheux 21 avril 2002 ? Comment oublier l’affiche de ce premier tour d’élections présidentielles, les premières pour les jeunes de 26 ans aujourd’hui ?
Déception, colère, écœurement, étonnement
Les sentiments furent forts, peut-être trop, la souveraineté ayant parlé. On ne reviendra pas sur les nombreuses explications de ce vote des Français. Dommage, le PS aurait surement besoin d’une véritable analyse de ce jour si symptomatique …
Une chose est sûre, Jospin assumera « pleinement la responsabilité de cet échec ». Il faut dire que les conséquences de ce vote restent inscrites durablement sur l’échiquier politique – et dans ma conscience de citoyenne en devenir. Sa décision, Lionel Jospin s’y est tenu et s’y tient. Mais il incarne la représentation de ce choc. Et le souvenir d’une claque reste toujours douloureux, même 8 ans après !
Alors, parfois, face à toute cette promotion orchestrée, on veut juste couper le son.