Alors que la vague punk emporte tout sur son passage, deux jeunes anglais, Pete Shelley et Howard Devoto montent en 1977 un groupe réconciliant « punk » et « pop », utilisant le dépouillement et l’énergie de l’un pour servir des mélodies créatives et variées, propres à l’autre. « The Buzzcocks » ouvrent ainsi la voie à une seconde déferlante : « new wave ».
Devoto quitte le groupe avant même l’enregistrement du premier album et laisse donc à sa tête Pete Shelley, jusqu’en 1981 lors de la séparation du groupe, reformé plus tard en 1989, mais ça n’a pas grande importance. L’important, bien sur, ce sont les quatre albums signés par les Buzzcocks quand ils étaient jeunes et laids et notamment ce Love Bites de 1978.
Pour ceux que le punk-rock laisse sceptique, laissez vous tenter par cet album alliant amour-pop et punk-mordant, aux lignes de chants mélodieuses et aux instrumentaux énergiques, sans passer à côté de l’un des meilleurs morceaux de l’histoire du rock, toutes classes confondues ( je pèse mes mots), Sixteen Again, au départ fracassant et donnant envie de s’agiter comme un damné jusqu’à la dernière note.
Le reste de l’album est du même tonneau, on aura juste un petit regret sur Love Is Lies à l’air et aux paroles au ras des pâquerettes et très vite emmerdant, soyons franc. Heureusement, les trois derniers morceaux de l’album qui lui suivent nous font vite oublier cette bricole, notamment Late For The Train, l’instrumentale adrénaline qui vous fait courir au rythme saccadé de vos battements de cœur après un train que vous n’attraperez jamais.
Si vous ne vous êtes pas encore fait pasteuriser, cette morsure vous donnera la rage.