C’est une tradition. Dans la presse, sur le web et les blogs, les Top 10 apparaissent toujours en décembre plutôt qu’en janvier, comme s’il fallait déjà tout régler avant de passer à la nouvelle année. Tant pis pour les films qui sortiront le 28 décembre, brutalement disqualifiés d’office. Cela ne m’empêche pas de vous présenter mon top 10 de l’année cinéma, qui aura été riche en grands moments. Classement complètement subjectif, bien évidemment, avec ces films que j’aime pour des raisons toutes différentes.
1/ The Tree of Life (Terrence Malick)
Une méditation cosmique et pleine de grâce pour cette odyssée de l’intime, d’une audace folle et d’une ambition considérable.
2/ Comment Savoir (James L.Brooks)
Géniale comédie sophistiquée d’une justesse extraordinaire. Savoir trouver les bons mots pour mieux exprimer ses sentiments : tout un programme.
3/ Le Cheval de Turin (Béla Tarr)
Le seul cinéaste capable de filmer avec génie la tristesse infinie et la sensation de fin du monde. Gros choc esthétique d’une beauté picturale à tomber.
4/ Somewhere (Sofia Coppola)
Merveilleux film d’errance qui mérite mieux que sa réputation de film-bobo. Une crise existentielle filmée avec une tendresse ravageuse et un humour malicieux.
5/ L’Apollonide (Bertrand Bonello)
Chronique envoûtante d’une maison close du début du XXème siècle. Une atmosphère fascinante pour ce ballet de poupées, servie par une impeccable direction artistique.
6/ Donoma (Djinn Carrénard)
Un premier film français tourné avec rien qui déjoue les clichés sociologiques grâce à des dialogues d’une grande fraîcheur et des comédiens bénévoles tous épatants.
7/ Les Aventures de Tintin (Steven Spielberg)
Avec la perf-capture, Spielberg a sans doute trouvé le moyen idéal de transposer l’univers d’Hergé avec cette adaptation enlevée et burlesque qui procure un pur plaisir enfantin.
8/ Les Bien-Aimés (Christophe Honoré)
Un grand film romanesque et incandescent, une tragédie légère et enjouée sur les sentiments mis à l’épreuve du temps, et une troupe d’acteurs resplendissante.
9/ The Artist (Michel Hazanavicius)
Réussir un mélodrame muet de 2011 sans jamais tomber dans l’exercice de style poussiéreux, voilà un pari fou relevé haut la main. Mention spéciale au chien Uggie.
10/ Ceci n’est pas un film (Jafar Panahi)
Confession terriblement émouvante d’un réalisateur iranien qui se voit interdit de filmer mais qui ne peut pas s’empêcher de faire du cinéma, sans aucun misérabilisme.
10 films, c’est peu. Ca fait beaucoup de sacrifiés dont l’absence fait un peu mal au cœur.
Voici une petite liste de 15 films qui auraient très bien pu figurer dans mon top et qui méritent donc toute votre attention :
Les Neiges du Kilimandjaro (Robert Guédiguian)
Habemus Papam (Nanni Moretti)
La Piel que Habito (Pedro Almodovar)
La Guerre est déclarée (Valérie Donzelli)
L’Etrange Affaire Angelica (Manoel de Oliveira)
Ha Ha Ha (Hong Sang Soo)
Melancholia (Lars Von Trier)
Mission : Impossible, Protocole Fantôme (Brad Bird)
Bridesmaids – Mes meilleures amies (Paul Feig)
Arrietty, le petit monde des chapardeurs (Studio Ghibli)
Moneyball – Le Stratège (Bennett Miller)
Pater (Alain Cavalier)
Super 8 (J.J. Abrams)
Shame (Steve McQueen)
Balada triste de trompeta (Alex de la Iglesia)
Vous aurez sans doute remarqué l’absence de Black Swan, Drive et Une séparation, souvent cités dans d’autres tops ciné. Des films qui ne manquent certes pas de qualités (souvent plastiques), mais qui sont loin de m’avoir vraiment convaincu. Maintenant, lâchez vos comm’ !